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Pourquoi les sponsors investissent dans la class40

Classe la plus représentée sur la Transat Jacques Vabre (45 tandems) et dans un an sur la Route du Rhum – Destination Guadeloupe (55 bateaux),la Class40 séduit de plus en plus de partenaires. Explications.

25 bateaux neufs construits entre les éditions 2018 et 2022 de la Route du Rhum – Destination Guadeloupe. Une diversité d’architectes qui rivalisent d’innovations : Sam Manuard, Guillaume Verdier, David Raison, Etienne Bertrand, Lombard Yacht Design, VPLP Design… Des chantiers qui tournent à plein régime, des courses qui affichent complet, des marins de renom, des femmes, des étrangers, deux tours du monde à venir – Globe 40 en 2022 et The Race Around en 2023… : la Class40 connaît actuellement une dynamique extrêmement positive. Que Kito de Pavant est bien placé pour analyser, lui qui en est un pilier depuis plusieurs années : « C’est une classe particulièrement intéressante parce qu’elle permet à des entreprises à taille humaine d’investir dans la voile. Même si les bateaux neufs commencent à devenir assez chers, autour de 700 000 euros. »

Au moment d’annoncer en 2019 le lancement de son projet avec Crosscall, nouveau bateau à la clé, le freerider/navigateur Aurélien Ducroz mettait lui aussi en avant cette accessibilité financière, les budgets de fonctionnement étant, pour un projet compétitif, de l’ordre de 300 000-400 000 euros par an : « On est loin des millions d’euros d’investissement que nécessitent d’autres supports ; la Class40, avec des budgets limités ouvre l’accès à des courses magnifiques. » Dont la Route du Rhum – Destination Guadeloupe, véritable locomotive des projets.

Ces arguments ont compté au moment de convaincre le Crédit Mutuel à s’engager auprès de Ian Lipinski et de financer la construction dès 2019 du premier scow nouvelle génération, signé David Raison, vainqueur de la Transat Jacques Vabre dans la foulée. « C’est d’abord l’histoire d’une rencontre avec Ian ; ensuite la volonté de l’accompagner sur un projet maîtrisé d’un point de vue budgétaire, avec un bateau indéniablement novateur », souligne Daniel Baal, directeur général du Crédit Mutuel. Qui ajoute : « Dès la Transat Jacques Vabre 2019, nous avons constaté autour de Ian une mobilisation en interne absolument remarquable. Il porte très bien nos valeurs d’engagement, de solidarité et d’excellence. Nous n’avions pas d’expérience ni d’a priori dans la voile sportive de haut niveau, nous ne regrettons pas de nous être engagés dans cette classe ! »

Novice également dans le sponsoring voile, le spécialiste dans la promotion immobilière Redman a lui aussi franchi le pas après la dernière Route du Rhum – Destination Guadeloupe en accompagnant Antoine Carpentier. « C’est en premier lieu une aventure humaine : Antoine est très proche de mon associé (Matthias Navarro) et de moi-même, explique Nicolas Ponson, cofondateur de l’entreprise. Nous nous sommes engagés en créant une société commune avec lui afin de financer la construction du bateau (mis à l’eau en septembre 2020) et de nous engager sur du temps long. C’était intéressant pour nous de débuter ce partenariat dans la voile par une classe aussi dynamique. » Et les résultats ont été vite au rendez-vous, puisque Redman a remporté en juillet Les Sables-Horta et vient tout juste de succéder à Crédit Mutuel au palmarès de la Transat Jacques Vabre. De quoi forcément réjouir Nicolas Ponson : « Les retombées presse sont proportionnelles à la réussite sportive, les retours sont bons à la fois en interne et en externe, ça donne envie de continuer ! »

Jouer les premiers rôles pour bénéficier de retombées médiatiques, c’est aussi le but recherché par La Boulangère. Partenaire-titre de la Mini Transat pendant deux éditions (2017, 2019), engagé sur le Tour Voile auprès d’un équipage 100% féminin en 2018 et 2019, le numéro 3 français de la boulangerie-viennoiserie préemballée (350 millions d’euros de chiffre d’affaires) a changé son fusil d’épaule en se lançant en Class40 cette année. Il s’est ainsi engagé auprès d’une femme – sa clientèle est surtout féminine -, en l’occurrence Amélie Grassi, avec à la clé un nouveau plan Raison. Pour ses grands débuts sur La Boulangère Bio, cette dernière, associée à Marie Riou, vient de terminer 9e de la Transat Jacques Vabre. Des résultats encourageants, qui font dire au directeur général de La Boulangère, Christophe Aillet : « On préfère bien figurer dans une classe plutôt que mal dans une autre. Nous avons construit un bateau pour être aux avant-postes de chaque course. » Le tout pour un investissement qu’il estime équivalent à « deux campagnes d’affichage. »

La société Happyvore vient quant à elle de faire ses grands débuts dans le sponsoring voile en accompagnant sur la Transat Jacques Vabre Nicolas d’Estais (13e avec Erwan Le Draoulec sur un bateau neuf, signé VPLP Design, mis à l’eau un mois avant le départ). Une bonne occasion pour cette start-up devenue en trois ans le premier acteur français de la production de simili-carné (les viandes végétales) d’accompagner sa croissance rapide et de mobiliser en interne : « Au moment où nous passons le cap symbolique des 50 salariés, il nous tenait à cœur de nous associer à un projet fédérateur, explique Antoine Béchu-Pochez, directeur de la marque. Pour le départ de la Transat Jacques Vabre, nous avons ainsi pu organiser une journée au Havre avec nos salariés, c’était la première fois qu’ils étaient tous réunis. » Satisfaite de ces débuts, l’entreprise étudie désormais une prolongation de l’aventure dans un univers où, sourit son directeur, « les acteurs de la viande sont historiquement très présents. »

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