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The Transat CIC : Le retour d’un monument de la course au large

 ©  Anne Beaugé / The Ocean Race

Annulée en 2020 à cause de l’épidémie de Covid, The Transat CIC, la plus ancienne des courses océaniques en solitaire, fera un retour très attendu en avril 2024, entre Lorient et New York, avec cinq classes invitées. Soit un parcours très engagé de 3 000 milles sur l’Atlantique Nord que décryptent le directeur de course Francis Le Goff ainsi que les skippers Paul Meilhat et Vincent Riou, qui seront respectivement engagés en Imoca et en Class40.  

11 juin 1960, Plymouth. Cinq marins intrépides prennent le départ de l’Ostar – également appelée Transat anglaise – pour tenter de rallier New York. Il s’agit de la toute première course transatlantique en solitaire de l’histoire. Après 40 jours, 12 heures et 30 minutes de navigation, Francis Chichester remporte cette édition inaugurale. Quatre ans plus tard, Éric Tabarly forge sa légende en s’imposant à bord de Pen Duick II. La France se découvre alors une passion pour la course au large, alimentée en 1972 par Alain Colas, vainqueur sur Pen Duick IV, puis quatre ans plus tard par la nouvelle victoire d’Eric Tabarly, cette fois sur Pen Duick VI.

L’histoire de l’épreuve a été jalonnée par d’autres succès mémorables, notamment ceux de Francis Joyon, surgi de nulle part en 2000, ou de Loïck Peyron, triple vainqueur (deux fois en Orma, une en Imoca), mais également par de nombreuses fortunes de mer, l’Atlantique Nord d’ouest en est au printemps s’avérant particulièrement hostile. Sa dernière édition a été disputée en 2016, la transat en solitaire, désormais appelée The Transat CIC, n’ayant pu avoir lieu en 2020 à cause de la pandémie de Covid.

Elle fera son grand retour le 28 avril 2024, date du départ de la 15e édition qui sera ouverte à trois classes – Imoca, Ocean Fifty, Class40 – et deux catégories – Vintage multicoques et monocoques –, auxquelles il faut ajouter une catégorie exhibition “voiliers-cargos”, en équipage, qui ne figurera pas au classement de The Transat CIC. Pour la première fois, la transat en solitaire s’élancera par ailleurs de Lorient. Un changement qui, selon Paul Meilhat, 4e de l’édition 2016 en Imoca, ne devrait pas dénaturer l’épreuve : “Cela ne change pas grand-chose en termes de stratégie et de trajectoire. Entre la pointe Bretagne et le cap Lizard, il y a seulement 100 milles d’écart en latéral.”

L’ADN de la transat restera donc le même : proposer un parcours particulièrement engagé. Vincent Riou est bien placé pour le savoir, lui qui y a participé trois fois en Imoca, contraint à l’abandon à deux reprises, en 2004 sur démâtage et 2008 suite à la casse de l’axe de sa quille. Ce n’est pas donné à tout le monde d’y participer et encore moins de la finir, c’est une des raisons pour lesquelles est aussi légendaire et a marqué tant de générations de marins”, souligne le skipper de Loctudy, qui a fini par décrocher une deuxième place sur PRB pour sa troisième participation, en 2016, derrière Armel Le Cléac’h.

Celui qui s’élancera de nouveau en 2024, mais cette fois en Class40, ajoute : “Sur cette transat, comme on navigue à l’inverse du sens de circulation des dépressions, on peut se prendre un front tous les jours, c’est hyper technique ! Il faut beaucoup de qualités pour réussir à bien effectuer les enchaînements.”

Paul Meilhat ne compte de son côté qu’une participation, il en garde un excellent souvenir malgré la difficulté de la course, notamment sur la fin de parcours.“Durant les derniers jours, en approche des côtes américaines, les systèmes météo sont très violents et imprévisibles. Il y a beaucoup de brume et de trafic. Le courant est aussi très significatif, avec des modèles qui ne sont jamais exacts. On n’est pas dans un univers qu’on maîtrise, cela change des courses habituelles.”

Directeur de course de The Transat CIC pour la première fois, Francis Le Goff se réjouit, de son côté, de voir revenir au calendrier cette course à part, huit ans après la dernière édition : “L’objectif est de lui redonner ses lettres de noblesse. On a un peu oublié ce qu’elle était, nous voulons qu’elle résonne de nouveau, comme elle a pu le faire par le passé. Avec ce parcours très engagé et différent, on va raconter autre chose. C’est bien pour tout le monde : les organisateurs, les coureurs, les partenaires, le public.”

 En 2024, The Transat CIC sera par ailleurs l’avant-dernière course qualificative pour le Vendée Globe, d’où des enjeux supplémentaires pour les skippers Imoca, dont beaucoup iront notamment y chercher leur sésame pour la course autour du monde. Paul Meilhat est concerné, mais il aurait de toute façon tenu à être au départ sur Biotherm car “cette transat arrive au bon moment dans le processus nous menant au Vendée Globe, il n’y a rien de mieux qu’une course très difficile pour se préparer au tour du monde”.

D’après Francis Le Goff, l’épreuve réunira “une bonne trentaine d’Imoca”, tandis que la Class40 devrait une nouvelle fois proposer une belle flotte. “Ce sont des monocoques plus petits [12 mètres contre 18], mais ils sont très marins et adaptés à ce genre de course. Il y aura un joli plateau, les meilleurs seront là et la régate sera belle”, assure Vincent Riou.

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